Certains Fléronnais ont été touchés par les grosses pluies de ces derniers jours… Un habitant de Moulin Sous Fléron nous a écrit pour nous faire part de ses craintes. Nous partageons  ici la réponse de notre 1er échevin Claudy Mercenier, pour ceux qui se poseraient les mêmes questions …

Réponse de Claudy Mercenier, 1er échevin

Bonjour Monsieur,

J’ai bien pris connaissance de votre interpellation et cette problématique mérite en effet d’être prise au sérieux.

C’est pourquoi, à Fléron, nous avons depuis 5 ans renforcé les mesures de prévention des inondations pour tout projet de construction ou d’extension. Voici succinctement les mesures prises :
– toutes les nouvelles habitations et extensions sont équipées d’une citerne à eau de pluie dont une partie doit se vider automatiquement pour servir immédiatement de réserve de stockage en cas d’orage.
– tous les projets de nouveaux ensembles de logements ou de surfaces commerciales sont équipés de bassins d’orage qui collectent aussi les eaux des voiries et parkings.
– nous encourageons aussi l’utilisation de matériaux absorbants comme les toitures végétales
– nous imposons le maintient de surfaces de jardins et la réalisation des parkings en sous-sol pour les immeubles à appartement.

Ces mesures ont pour objectif d’empêcher que les nouvelles constructions aggravent la problématique des inondations et veulent anticiper les conséquences du changement climatique.

Par ailleurs, suite aux inondations de 2013, nous avons renforcé le contrôle et l’entretien régulier de nos bassins d’orage existants.

Évidemment, toutes ces mesures ne corrigent  pas les erreurs du passé et il reste de nombreuses mesures à mettre en place. La première serait sans doute de retrouver et de libérer de tout obstacle, les voies naturelles d’écoulement des eaux, car s’il y a bien, à mon humble avis, une conclusion à tirer de ce dernier orage, est que le réseau d’égout sera toujours insuffisant pour évacuer autant d’eau.

Nos démarches sont réalisées en collaboration avec l’AIDE.

Nous sommes également très attentifs à répondre aux remarques de la commune de Beyne lors des enquêtes publiques pour les nouveaux projets de construction aux limites communales, comme récemment pour les magasins Hubo et Aldi avenue des Martyrs, ainsi que le nouvel éco-quartier sur le site de l’ancien charbonnage de Wérister.

Pour l’ancien abattoir Marquet, ce site anciennement totalement imperméabilisé d’une superficie de 1,5 hectare ne comportait en effet aucun bassin d’orage. Les bâtiments et dalles de béton au sol sont aujourd’hui entièrement démolis et la propriété est entièrement recouverte d’une couche épaisse de graviers totalement perméable. Le nouveau projet comportera un bassin d’orage intégré.

J’espère que ces informations répondent quelque peu à votre juste questionnement. Je suis à votre disposition pour toute information complémentaire et je tiens aussi à vous présenter, à vous et à vos voisins, tous mes encouragements dans cette situation difficile.

Je vous remercie pour votre interpellation et vous prie d’agréer, Monsieur,  mes très sincères salutations.

Claudy Mercenier.


Courrier de l’interlocuteur, habitant de Moulin Sous Fléron

Monsieur le Gouverneur,
Madame,
Messieurs les Bourgmestres et Echevins,Je suis domicilié au … rue de Fléron depuis le 3 mars 2001.Les riverains des rues des Moulins et de Fléron sont régulièrement victimes d’inondations qui trouvent leurs causes dans la crue du bief des Moulins et le refoulement d’eau des égouts dans les caves. La triste actualité de ce vendredi 1er juin a encore pu vous fournir une sombre illustration de mes propos..D’ailleurs, vous ne pouvez ignorer ces problèmes car différents comités de quartier ou riverains vous les partagent depuis des dizaines d’années.Certes, on pourra trouver certains qui diront que le phénomène de ce vendredi était exceptionnel. Mais quel esprit intelligent et éclairé peut encore nier le réchauffement climatique et ses conséquences sur notre météo?


Depuis 17 ans, j’observe l’augmentation du nombre d’orage et je peux noter qu’ils sont de plus en plus violents.

Comment, nous, les riverains pouvons-nous envisager sans angoisse l’avenir de notre petite vallée, l’avenir de nos biens, de nos existences? Les nouveaux projets de lotissements ( anciens abattoirs Marquet à Fléron  rue des vergers, ou l’immeuble qui prendra place en face de la pêcherie des Moulins )en amont et les eaux qu’ils vont faire descendre dans la vallée rajoutent à nos questionnements et à nos angoisses.

Vendredi, j’ai été chanceux quand je compare ma situation à celle de certains de mes voisins. Une journée de boulot a été remplacée par 14 heures de stress, d’angoisse, de travail, de fatigue nerveuse et psychologique. Mon lave linge n’a pas survécu.Il est cependant une chose à laquelle je ne peux me résoudre, une image qui m’est insupportable. J’ai failli perdre la vie, emporté par le courant du cours d’eau qui avait envahi ma rue. J’ai eu assez de force pour reprendre pieds et me mettre en sécurité.Une personne âgée, un enfant, un être plus faible ne s’en sortait pas, malheureusement! Si cette situation perdure, j’ai peur qu’un drame ne survienne. Irrémédiable!

Je me permets de vous faire part de mes plus vives inquiétudes quant à la sécurité des  personnes si un tel phénomène se reproduit. Bien trop souvent en Belgique, les citoyens ont l’impression que nos élus, les femmes et hommes politiques – je ne me permettrai pas de vous rappeler l’étymologie de l’adjectif – sont dans la réaction et bien peu dans l’action. « Ah, si on avait su… ». «  Nous allons tirer les leçons de cette catastrophe… » sont des formules que nous pouvons entendre à l’envi. Ne dit-on pas que «  Gouverner, c’est prévoir »?

En vous adressant ce courrier destiné à vous informer des risques encourus par les riverains des rues des Moulins et de Fléron, je pense accomplir avec responsabilité et intelligence mon devoir de citoyen.J’ose croire que nos mandataires en feront de même et qu’ils pourront dans les délais les plus brefs trouver une solution pérenne et efficace à nos difficultés afin que nous puissions envisager l’avenir de manière sereine. J’ose croire qu’un drame ne sera nécessaire. Je me permets également de vous communiquer mon intention d’archiver ce courrier comme vos réponses et je me réserve le droit et la liberté de les partager à différents organes de presse.Je vous remercie de l’excellente attention que vous avez porté à mon écrit. Dans l’espoir de vous voir porter remède efficacement et rapidement à nos problèmes, je vous prie de croire, Monsieur le Gouverneur, Madame, Messieurs les Bourgmestres  et Echevins, à l’assurance de mes salutations respectueuses.